Chers parents,
Chers Papa et Maman,
Si l’on se penche
Sur les fleurs des champs,
De très près,
Qui poussent
En été,
Hier est au présent,
Deux cherche-midi,
Il faut bien regarder,
Blottis au premier plan
Un peu flou,
Dans la vannerie,
Petit panier ouvert
Obole-corolle d’une carotte des prés
Comme une colombe au chaud
D’un chapeau de magicien,
Deux jeunes mariés,
I. et G.
Comme un œuf à la coque.
Un coup de cuillère contre
Le cadran de verre
De la montre à gousset
Le matin,
Ravissement du temps,
Détacher les aiguilles,
Dans le carquois,
Tu es Robin des Bois,
Ranger ces flèches
Phosphorescentes
Immobiles,
Pieds et poings liés
Qui parfois s’ébrouent
Pour faire circuler le sang,
Une seconde passe sous les liens
Et goutte
Vers le cénote,
Tu es Sirène-Cendrillon,
Et course contre la montre
Tu plonges,
Les eaux du gouffre
Claires jusqu’en
Son tréfonds,
Minuit
Couche la lumière
Sous le boisseau,
L’heure de s’étendre,
Ou de remonter.
Heure diluée,
Mauves,
À grands traits,
Les digitales,
En second rideau.
Au pinceau à trois poils,
Au peigne-fin,
Les nervures roses
Pour les épilobes,
Fétus bus
Par le papier mouillé
Il pleut
Sur l’aquarelle,
Taches élargies
Au drapé
De pivoines veloutées,
L’odeur du bois
Dépoussiérée,
La nuit sur le seuil,
Couleur du ciel
Écrêtée,
Pastel,
Robe d’une
Petite
Demoiselle,
Smocks
Stroboscopique, l’éclair
La vallée,
Gorge d’un géant
S’éclaircissant
La voix,
Racle
Sa toux,
Colère de nuit,
L’orage.
Chaque bruit
Dissonant,
Chaque craquement
D’os d’arbre
Se fendant,
La pluie hache
L’air sombre
Trouve sa signification
Dans l’obscurité
De la chambre
Par les trouées brunes
Des grenades de gros grain
Des rideaux épais,
Le Sturm s’adoucit,
Sépia tache de sang séché
L’encre de seiche rosit
Après l’averse
Sur le bitume noir,
Lakritze und bayerischer süsser Senf,
Une salamandre,
Mime l’immobilité
Brauner Bär und Kaisermantel
Sur la branche de ses lunettes,
En fleur de tiaré,
Sur le bout du nez,
En chaton sur le doigt,
Ambre orangé,
Accroché à la rigole
De l’ongle,
Jeeves sourit,
S’il rigole,
Ça chatouille,
Il joue les filles de l’air,
Pose son crépon, et bat des ailes
À la place du cœur
Sous le T-shirt rouge,
Rêve de coquelicot,
Jeeves se souvient du Grand Bleu,
Ne respire,
Mais moins
Ne peut,
La brise légère de son cœur
Soulève la fibule,
Qui rien ne pèse
Et se détache,
Est papillon,
Envolé !
Sur la crête du toit
De la maison d’en bas,
Une tuile faîtière,
Mouvante,
Noire et blanche,
Dans l’air ondulé,
Le soir,
Cherche la fraîcheur,
Déplace la tache claire
De son tablier,
Le pinceau de ses moustaches
De sage mandarin,
Je pense à Oncle Ho,
Une petite fille
L’appelle d’un nom
Dit trop bas,
Ici,
Les gouttières
Se déclinent
En Minka,
Tend ses bras roses
En corbeille
Vers le ciel
Qui dévale la pente
Impassible,
Bât de ses sept vies,
Cela simplifie les choses,
En dot,
Mon cœur bat
Mein Gott,
Le chat
La balustrade
Et son vernis,
Avant qu’il ne sèche
Sa lazure
Où le ciel,
Après la pluie, le beau temps,
Étire une rayure dans l’eau
Denim clair,
Il a plu,
La preuve,
Le craquement
En Pont des Soupirs
Par-dessus le torrent
Précède
La chute
D’une branche
Capitale,
Le cou
D’un Atlante
Cède,
Un arbre
A perdu
Un membre,
Sur son loden,
Une manche
De grand blessé,
Flottante