ce que vos yeux vairons

Mois : août, 2022

”Je parle à une personne qui jamais ne me répond”
Jeeves n’est pas là mais me dit
”De quelle fleur s’agit-il ?”

À la vitesse de la lumière

James Webb, Hubble
Il suffit d’avoir l’amitié d’une tortue ancestrale
Qui vous invite, je vous en prie, veuillez entrer, tout au fond de ses yeux,
Pour assister à la naissance lointaine d’une étoile

M ange

Le plus beau repas
Fut cette tranche de pain
De mie servie comme
Un paon farci à
Un roi. J’ai ce qu’il y a
De mieux, mal aux dents
Et Jeeves

L’Atlante

Les événements s’accumulent
Commes ces tours de tapis disparates
Dans les bazars
À chaque jour ne suffit plus sa peine
Jusqu’aux dictons qui volent en éclats
Monde, et sa pompe funèbre

Ô le barrage d’un dos
Deus ex machina
Monsieur Madeleine ex-forçat s’est levé, fait levier contre la charrette de l’ankou, ce qu’il supporte de toute la force de son cou, le regard de Javert, la sueur.
Le poids de son choix.

Sourcier

Tu perds espoir
Retrouve Jeeves guichetier
Aux objets perdus

Aube rouge, lait au cacao

Comptine
”Du laid au caca-eau”
De l’espoir.
Il n’y a plus de vaches broutant,
D’herbe/aliment,
La pluie est mythologie
Et science-fiction
À la Boulle de gomme
(Pardon au papa de Zira
Que j’aime bien vraiment)
Jongler avec les maux
Carabosse a réduit
Les fèves en poussière,
On peut descendre
Le souvenir du grand escalier
Du Titanic
À pied sec,
L’abîme repose
Sur du sable,
Et roses de silice.
Mais des enfants chantent
Des comptines
Encore
De l’espoir
Monde
J’aimerais voir
La matière
Des flaques,
La couleur des bottes des enfants
Lorsqu’ils sautent dedans

So oder so

Monde de papier,
Aux clôtures ouvertes
Aux portes qui claquent,
Voyage dans la Lune
Trous noirs domptés,
Cavales indociles,
D’un mot,
Je vous arrête,
Et saute
À terre.
Mon monde
Ce cercle à la ficelle
Et au bâton,
Où entrent et sortent
Des gens, des chats,
Des pots, avec du vivant,
Du disparaissant
À l’occasion,
Est en tous points
Semblable
Au premier,
Il ne faut pas croire.
Histoire de majuscule
Et de minuscule,
Réemploi des costumes,
Et du décor

”Jardin extraordinaire”

Le soleil de midi
Se voile la face
Saison du moins,
Du chat aux griffes limées.
Les Terriens perdent
Ce geste, de surplomber
Leurs yeux d’une main
Pour le darder un peu,
Comme une feuille tombe,
Et si nos mains
Sont de cette substance,
Sommes-nous fleur
Qui s’ignore,
Animal à planter
En terre

Les prêles

Refaire de la Terre
Un grand végétal, pot de
Terre, les pieds dans l’eau
Restaurer les pots
Cassés, lèvres craquelées
D’une plante sèche
Qui peut être homme
Ou chat assoiffé, un mot
En balsa léger
Soleil équeté
Comme un haricot, rayons
Durs, coeur au chaud
Arroser les coeurs
Gravés sur les troncs, une goutte
Rose de Jéricho

La guerre continue
En sous-bois, la tienne aussi
Contre la poussière,
L’inquiétude,
Parler en vers,
Qui ne sert qu’à toi,
Parler de ce qui reste
De l’étant des roses
Dans l’allée,
Blanchies,
Comme ces draps
Sur le pré,
Ces cotons qu’on suspend
À la lune
Tu as lavé
Les carreaux,
Et le monde est transparent
Une crique,
De sable blanc
Des poissons immobiles,
Pêche facile,
Des passants roses de soleil,
Une glace au citron
Coule sur un poignet,
Deux heureux,
Un enfant,
Une abeille,
Dans l’eau du sorbet