Frontières
Longer son limes,
Sa mer intérieure, paix le
Soir sur ses rivages.
Longer son limes,
Sa mer intérieure, paix le
Soir sur ses rivages.
Sagesse des étoiles
Silencieuses, la Terre ne sait
Pas se faire taire.
A l’encognure de
Ses yeux, le lacis heureux
Des ridules sourit.
Galets, nuages, je
Lis en vous pays sages et
Visages bien aimés.
La falaise nourrit
Du lait de sa craie les flots
Au soir pâlissant.
Parure vert-mercure
Du cognassier, argent de
Sa ramure au vent.
Hier encore, brun,
Cendre, l’arbre revêt sa
Livrée de dragées.
J’ai vu hier,
Au creux
Du vieux cimetière,
Timidement accotées
Au flanc maigre
D’une stèle effondrée,
Deux petites ruches,
Discrètes, silencieuses.
Dernières orantes
A honorer,
Du bourdonnement
Sourd de leurs prières,
Les âmes oubliées,
A l’ombre du jubé
Du haut marronnier.
Refuser le filet
Et croire
Qu’au moment
De tomber
Une main saura
Vous rattraper.
Tous les matins,
Au moment où
La nuit s’éteint,
Mon arbre-candélabre
Nimbe le jardin
Du halo céladon
Qui perce la porcelaine
Du pompon de ses bourgeons.