ce que vos yeux vairons

Mois : novembre, 2017

D’où viendra la neige

L’endroit, toujours le même.
Je tiens ma position.
Sur le chemin de ronde, une tour de guet, à tous les vents, rien ne vacille sur la ligne d’horizon.
La digue est une longue muraille qui ne défend rien d’autre qu’un étang et ses janissaires de roseau.
Alors je bascule vers le ciel et son ventre, la vie est là-haut.
Noire, légère, gris-ardoise, la vapeur des nuages.
Sur l’horizon, rien ne bouge.

« Tous les matins du mondes », l’attente

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« Tous les matins du monde », faux départ

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« Tous les matins du monde », avant la neige

Jpeg

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« Tous les matins du monde », Rorschach

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« Vous faites des photos ? »

La voix a surgi, là, d’outre-bosquet, d’un fatras de ronces, d’arbrisseaux malingres, quelque chose d’incongru.
Qui pouvait vivre dans ces décombres de forêt, j’ai eu peur, un chemineau, une ombre de cauchemar.
La voix a dit « Venez ! »
« Venez voir ! »
La peur encore.
Alors il s’est avancé.
Un vieux bonhomme.
Un peu courbé, un peu sale, très content.
« Je viens nourrir mes abeilles, vous voulez faire une photo ? »
Outre-peur.
Juste un vieux monsieur, un peu courbé, un peu sale, il a travaillé.
Et qui a partagé.
Et j’ai honte.
C’était un vieux monsieur.
J’ai eu peur d’un apiculteur.

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Dieu est un fumeur de Gitanes

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Himmelgrau

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HB, hard black Hervé B.

Il y a les crayons gras, dont on suçote le graphite, ceux qui vernissent les lèvres, et carient les doigts, tout ça s’efface.
Et il y a les pointes sèches, les stylets propres à percer la caillasse, à fracasser des rognons de silex, pour y tailler quoi à la hache, love me do, Folcoche.

Étude comparée

Faire chauffer doucement un grand mouchoir en le chiffonnant.
Une goutte, Pour un Homme, de Caron.
Puis prendre du papier d’Arménie.
Et laisser se consumer l’accordéon de carton.