ce que vos yeux vairons

Mois : juillet, 2021

À chaque fois que revient le matin

Comment pourrais-tu
Te reconnaître ?
Au moment
De sortir de tes songes,
On sonne à la porte,
Le lapidaire est là,
Qui vient
Ajouter
À ton visage
Sa nouvelle facette,
Prélève
Dans la pierre,
Une lame
Après l’autre,
Jusqu’au coeur
De ta face

Fourre-tout (quand on était petit, on y rangeait son pyjama)

Tu penses aux morts, aux
Vivants, avec gravité.
Un moustique. Tu trouves
Que le frigo ronronne,
Chat électrique,
Cosmogonie
De tes soucis domestiques,
Tes pensées,
Qui pendulent,
La liste des courses,
La course des étoiles,
Être l’eau,
Et le bouchon sur l’eau,
Les deux à la fois,
Feux dans l’Oregon,
Là, des hommes se noient,
Une goutte d’eau
Va rouler le long d’un brin
D’herbe. Oui, mais quand ?
Le dernier des Mohicans,

Planète, gens sans terre

Zone habitable
Tout confort, jusqu’à l’amour,
Lyophilisé

En lieu sûr

À l’arrière de la
Pagode, le vieil homme somnole.
Le chauffeur connaît
Le chemin

Deux corps célestes


Feu, l’étoile, sables de son satellite

D’un bleu grignoté

Alma

Le vieux sapin si
Vieux que son tronc est le frère
Du dos argenté
D’un grand gorille

Aux confins sombres
D’une branche, Forêt Noire,
Traversé de la lame
D’une aiguille,
Le point infime
De verre soufflé qui rougeoie,
Pulsatile,
Où nous sommes,
Infinies grappes d’hommes,
Et personne ne nous voit

La nuit, lagon et atoll

La pluie, au cœur du tournesol

Entre la route et le caniveau

Une voiture,
À toute allure,
Roule dans une flaque
En un instant
Se déploie
L’éventail
De gouttelettes
D’une aile
D’oiseau transparent
Eau de Roche,
Qui retombe
En pluie
Aussitôt,
Azur sur le bitume
Irisé,
Le soleil,
Dans une tache
D’huile,
Fleur de tiaré
Rosée
Du benzène

Dame, céruse blanche

Le soleil, mondé
Par la pluie, l’air à la chaux,
Un saule en cheveux,
Au bain de vapeur