Tentative de définition
Poésie ?
Un moulin à vent
Posé sur une mer d’huile
Poésie ?
Un moulin à vent
Posé sur une mer d’huile
Son palais de tous les jours
Sa tombe de toutes les nuits,
Sans communes mesures,
Pharaon
Par temps cotonneux,
Jeeves pour décrocher la lune
Décroche le soleil
« Regarde le ciel dans les yeux »
On pardonne à nos morts
De s’absenter du dialogue intérieur,
Dieu seul sait ce qu’il advient d’eux,
Au moment du silence épais.
Mais les vivants mimétiques,
Minéral tourné vers le centre de l’île
Leurs yeux cassés,
Moai, là,
Et nous, de quelle matière, la transparence que rien n’arrête
Qu’en faire
Par temps cotonneux,
Il fait entrer le soleil
Dans un vase, fleurs jaunes
Tout en bas,
Je situe le parc aux grands arbres
Pourvoyeur de tapis de feuilles
L’amortisseur,
Au pied du toboggan de fer,
Gibbeux,
Son parcours rallongé
Par la bosse,
Vers le milieu
Dos de Nessie
En remontée,
Son demi huit
Voguant
À la surface
Du loch.
Avec Maman,
Nous descendons
La rue Bossuet
De mes cinq six ans
Des Vosges du Nord.
La leçon du jour,
Dire bonjour.
Le premier croisé
Sera ma proie
Coriace
Bonjour-Monsieur-ne-répond-pas,
Je lis dans ses yeux une paire de points d’interrogation
Je ne sais toujours pas faire le tri
On-ne-parle-pas-aux-inconnus
Ni écrite,
Ni parlée,
Le silence,
Langue partagée
Du berceau,
De la chasse des grands animaux
Courant, sceau-cylindre immobile
Sous les abris sous roche,
Juste avant que l’enfant
Qui bouge dans son sommeil
Ne crie,
Pas un bruissement de feuilles,
Un craquement de branche sèche,
Le pied chaussé de peau
Est sans existence
Pour l’antilope,
Ni son, ni bruit,
Ses drêches,
La main qui cesse son mouvement
De balancier sur la nacelle
Donne la parole
Au petit
Balbutiements
L’orientation
Du siège,
Dans le train,
Selon que le paysage,
Et le voyageur
Inéluctablement
S’éloignent,
Pâte qui s’étire,
Ou se coursent,
Lévrier à l’appât
Mécanique,
Autour de l’anneau,
Sans début,
Ni fin,
Trahit l’essence,
Le sens accordé
Par le déplacé
À son voyage
Une exhalaison
Si intime
Qu’elle devient impropre
À la compréhension,
Cette langue pratiquée
À deux,
Celle qui écrit,
Et son écho,
N’appelons pas cela
Poésie