Le haut cahier, page 23
Enfleurage, vent sur torrent, sur mes bras, le froid, son absolue.
Enfleurage, vent sur torrent, sur mes bras, le froid, son absolue.
D’une fenêtre à l’autre, l’air mis en mouvement, un feu stop, le rideau, et le vent se lève, se soulèvent le rideau, mollement, mes bras.
Une pliure, la page, quadrillage du papillon, un Mondrian sur le bureau.
Terre craquelée,
La bouche est une fissure
Raku d’où tout bée.
Corniche haute, corniche basse, qui tourne sa double hélice autour de la montagne, je serre au plus près le torrent, son sillon, le mien, je laisse au loin le chemin, sa crête de sapins, je choisis l’eau, et je regarde l’autre sentier étirer sa tempe jusqu’aux racines du ciel.
Je gravillonne le long du torrent, qui me donne son la guttural, les petits cailloux falsettent, ting, ting.
Un nuage, lenticulaire, la montagne, couronnée, la forêt, ses flancs verts, m’est mont Fuji.
Le soleil, qui laisse
Mes bras, mes jambes, à la
Lumière de sa cangue.
Je me déplace, porteur et portée, sous le palanquin noir de mon parapluie, les tribulations d’une feuille plissée de polyester dans la forêt, le torrent en espaliers, rizière furieuse après la pluie, et les sommets fument comme un steamer à quai.
Je pense à la crique minuscule, à l’aplomb de l’eau, le grès a fondu en un sable rose, si petite anse, qu’elle pourrait tenir dans la paume de ma main.
Et je pense, Hedda, au vol-mystère.
Sera-ce, entre l’air et moi, doux, le Stampe.
Ou le Klemm.
Le fouet de Max.