Le lai
Des lais de Marie de France
Lus à vingt ans,
Fadaises, contes pour enfants,
Je mesure à présent,
A l’aune du temps passé,
Me retournant,
Le sens profond
De celui
Qui me semblait alors
Le plus insignifiant.
Des lais de Marie de France
Lus à vingt ans,
Fadaises, contes pour enfants,
Je mesure à présent,
A l’aune du temps passé,
Me retournant,
Le sens profond
De celui
Qui me semblait alors
Le plus insignifiant.
A joncher
Le devant bleuté
Du corsage
Du sillon nacré
Des dragées du boutonnage,
Le tailleur enserre
L’atoll de son buste,
Et tourne sa cambrure
Dans la membrure
De la faille
De sa camisole.
Virez sur l’aile,
Oiseaux de nuit, annoncez
L’aube aux endormis.
Morsure de l’an-peur,
Imprenable forteresse,
Limbes de la crainte.
Némo seul compose,
Et de son clavier s’élèvent
Zestes, musc, néroli.
Le froid qui sidère, stupéfie, ensevelit les couleurs, éteint les bruits.
Et annonce la grande attente.
Et quand les blancs gris d’un ciel bas cèdent comme glace qui craque au premier bleu ciel d’un aube naissante,
La douceur de l’air, le vert tendre du printemps ouvrent leur ombrelle,
Et retiennent leur souffle quand point à l’horizon l’annonciation, en mille battements d’aile, de la belle saison.
Le calice ivoire
Y recueille le pistil
Safran de la fleur.
Janvier s’arc-boute,
La nuit à sa traîne,
Et avance, en mariée noire,
Jusqu’au point blafard
Du jour.
La porcelaine à peine rosée de son calice
Effleure, penchée, les perles sanguines
De la grenade, ouverte comme conque
Sur l’irisé de sa nacre.
Jus exquis, flacon
Où s’unissent arôme, génie,
Y errer, rêveur.