ce que vos yeux vairons

Mois : avril, 2018

Jack Moineau

Le banquet est fini.
Et je fais les poubelles, je glane, les restes d’avril, brisures, cendre de jonquilles, une tige sucrée, une primevère, sucée jusqu’à la moelle, tout m’est manne, les verts-tilleul, le sirop du soleil sur les prés, la première hirondelle qui a le goût de tout ce qui est premier, une fraise, une cerise, un baiser volé.
Je suis un biffin, là, tout mon butin.
Mon temple, avril.

Le dernier jour du doux mois d’avril

La nuit, et son drap épais.
Posé sur la canopée, comme sur la cage d’un oiseau.
La forêt se tait.
Et quand, bientôt, le soleil soulèvera un coin du voile, tomberont les oeillères, les baillons.
La vie.
Au premier rayon, le merle-muezzin, le moment incertain, le jour en bourgeon.
Et le ciel bleuit, un nuage gris.
Un à un se scellent, carreaux, Azulejos, le ciel.

Sous les roses, l’arbre

Jpeg

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Laiton, l’étang

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L’arbre à roses

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Le gué

C’était il y a longtemps, il y a longtemps, le temp a oublié, à quoi servaient les portes, leurs gonds sont rouillés, le canevas des ronces, le portail baille à tous les vents, et portera demain en couronne un buisson de roses des champs.
Il ne fait plus la guerre maintenant, aux arbres qui s’en sont allés.

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Par le chas d’une aiguille

Jpeg

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Il y a le jour, il y a la nuit, il y a

Jpeg

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Portrait d’une fleur

Les tourbières, qui tannent les souvenirs, comme au Nord, le cuir des morts, la peau des roses, la dragée des pétales, voyez ce qu’il en reste, un acide sépia.
Du limon du passé, de cette terre bonne qu’à brûler, ne rien attendre.
Une flamme maigre.
Fouiller les cendres, entre mes doigts, farine de Rosa.

« Music for a while »

Je l’ai vu enfin. Le jabot gris se gonfler comme une voile.
Le goutte à goutte du coucou.
Devenir Saul.

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