Chevalement. Puits Simon
par marronbleu
Texte publié en 2009 sur Wikipen
Croupe sans fin,
Immense,
Musculeuse.
Un lutteur
De foire,
Campé sur
Des jarrets
De Titans.
Regard nimbé
D’une rangée
De cils de crin,
Se posant
Sur des yeux
De fille.
Délavés,
Enkhôlés
D’une mince
Pellicule
Encharbonnée.
Regard vide,
Aveuglé.
Plus de soleil
Pour ce forçat
Du fond.
Un seigneur,
Pourtant,
Affublé
Maladroitement
D’un prénom
Dérisoire,
Pompon.
Ahanant,
Victorieux,
Sous la charge
Incroyable
Des wagonnets
Croulant
Sous le noir
Houille
Du charbon
Arraché.
Funérailles
De roi
Pour cette pauvre
Hère exhalant
Son dernier
Hennissement
Au fond
Du trou.
Tous,
Les pères
Rossant
Un fils
Pour un quignon
De pain
Volé à un frère,
Se rassemblaient
Autour
De la carcasse
Et saluaient
Un compagnon.
Tous pleuraient,
Et d’un geste
Rageur,
Essuyaient
Les rigoles
Claires
Tracées
Dans le noir
De charbon.
« Merde,
C’est la poussière ! »
Table ronde
Du Roi Arthur.
Ils veillaient
Un chevalier
Mort
Au combat.
Voilà une histoire forte et un beau poème
Dans mon pays de gens mal mis, les peaux sont sales, et blanches le dimanche. On ne parle pas, mais c’est un beau pays. On y joue du trombone, et c’est bien ainsi.
Merci à vous .